Les Origines d'Ecrainville
La
commune est formée de deux anciennes paroisses : Ecrainville et Tainnemare
1180 - Sur les Grands Rôles de l’Echiquier figure Wiardo de Ternemare
pour une somme de 10 sols.
Sous
Philippe-Auguste, Roger de Peretot tient un fief et demi sis à Criketot,
Mauteville, Ternemare, Yenville et Bloville. A la même époque, Eustache de
Buiville était possesseur du demi-fief des Groseillers (Groisselers) relevant
des Loges
13e
siècle – Le village d’Escrenvilla
est peuplé d’environ 550 habitants. La cure vaut 70 livres de revenu, dont le
vicaire, Mathieu perçoit 60 livres et Guillaume, personnager, 10 livres
Vers
1225, le droit de patronage est exercé par le seigneur de Coleville qui
présente le prêtre Uterque à la nomination de l’archevêque Thibaud ;
par Jean Récuchon, chevalier et Nicolas Tourbet, écuyer, qui présentent Raoul
de la Bruyère.
Ternemare
compte alors une centaine d’habitants et la cure vaut 14 livres de rente. Le
prieur de Graville en est le patron ; il présente le prêtre Hugues,
auquel succède le prêtre Jean, reçus tous deux par l’archevêque Maurice
(1231 – 1234).
1252 – Le curé de Tainnemare est cité à Graville, devant l’archevêque
Eude Rigaud, en qualité de juré, c’est à dire pour dénoncer les désordres
que la voix publique imputait à ses confrères. Avec lui se présentèrent les
curés de La Cerlangue, de Saint Gilles, de Leure, de Buglise et d’Etainhus.
Ils dénoncèrent les curés de Loiselière, de Gommerville, de Sandouville, de
Saint Vigor, de Saint Aubin et d’Epretot comme ayant des relations coupables
avec certaines de leurs paroissiennes ou pour ivrognerie, négoce et usure.
Le
chapelain de la chapelle de Cantelou, à Ecrainville, dut répondre également
à une accusation d’incontinence portée contre lui (Registre des visites d’Eude
Rigaud). La chapelle de Cantelou était comprise dans la léproserie du même
nom. A cette léproserie étaient reçus les lépreux d’Ecrainville, de
Criquetot, Tainnemare, Emalleville et Sausseuzemare.
Le
5 juin 1778, dans un embranchement du Grand-Val d’Etretat, près d’un hameau
appelé le Val Miellé, au lieu dit Maucomble, on a découvert une carrière ou
crypte curieuse contenant environ 150 squelettes humains. Cette carrière, large
de 10 à 12 mètres et haute de 2,35 mètres, a été dessinée et publiée par
l’abbé Dicquemare, du Havre, dans le journal de physique, de l’abbé
Rozier. M. Dicquemare, qui avait visité la crypte de Maucomble en compagnie de
l’abbé Anfray, propriétaire du lieu, nous a laissé également une
description de ce qu’il vit dans cette catacombe cauchoise. Les squelettes
étaient dispersés sur tout le pavé de la marnière, mais plus spécialement
autour des
parois. Il y en avait de tout âge, et ils paraissaient être là depuis bien
longtemps. Il croit que les infortunés qui peuplaient cette crypte y sont
entrés
vivants, et qu‘ils y ont été enfumés.
Peu
d’objets d’art accompagnaient ces restes humains. On n’a recueilli qu’une
clef et deux boucles en fer. Ce dernier détail nous fait penser à
l’époque franque, probablement au temps des invasions normandes.
A
la révolution, la commune d’Ecrainville prit le nom de La Carmagnole et
Tainnemare s’appela L’Humilité.
Dès
la fin du 18e siècle,
naissent les projets de réunion de communes. L’ordonnance du 25 octobre 1826
réunit Tennemare à Ecrainville
Au
19e siècle,
l’industrie textile rurale est encore très florissante puis elle décline à
partir des années 1920
Le
texte ci dessus est extrait des ouvrages suivants :
« La
Seine inférieure » historique et archéologique par l’abbé Cochet
« Notes
pour servir à l’histoire des communes du canton de Goderville avant
1789 » de A Lechevalier
« Le
Patrimoine des communes de Seine Maritime » aux éditions Flohic