Ecrainville, origine du nom : « Ville » vient du latin « villa » qui signifie domaine. Quant à « Ecrain », le sens est incertain. Il pourrait être la décomposition des mots latins : préfixe « ex » signifiant « hors de » et « gravinum » désignant « la grève », origine du mot gravier. On trouve « Escrainvilla » à la fin du 12e siècle.
Le village d’Ecrainville existe sans doute dès le 11e siècle puisque l’église St Denis date de cette période.
La voie romaine
Les première traces d’occupation humaine remontent à l’Antiquité par la présence d’une voie romaine sur le territoire reliant Harfleur à Fécamp. Cette voie est devenue par la suite la route royale reliant Le Havre à Fécamp. Son tracé figure sur le cadastre napoléonien édité vers 1820. Elle entrait dans le village par la plaine entre le hameau de la Grande rue et les Partages pour rejoindre le début de la vallée de misère. Elle remontait sur le tracé actuel de la rue Charles Le Borgne puis la rue de la mare aux chats et l‘impasse de l’Epine froidure.
La caverne des morts
De nombreux documents permettent de faire remonter l’occupation du territoire d’Ecrainville à l’époque franque voire à des périodes antérieures. Une caverne de morts a été découverte en 1778 par des ouvriers extrayant des cailloux pour renforcer les voies de circulation. Cette caverne située sur les terres de la ferme de Maucomble a été étudiée par l’abbé Diquemare. Son analyse de 150 squelettes laisse à penser que cette crypte remonte au 7e ou 9e siècle. Une clé et deux boucles de fer portent à croire qu’elle date de l’époque franque ou des invasions vikings. Les habitants d’Ecrainville s’y seraient réfugiés dans la crainte des pirates danois. Selon l’abbé Diquemare, les malheureux dont les ossements gisaient au sol, y auraient été enfumés. La caverne a été explorée une dernière fois par l’abbé Cochet au 19e siècle avant d’être détruite.
La chapelle de Cantelou
Il a existé au domaine du Val Miellé une chapelle du nom de Canteleu ou Cantelou (chante le loup). Une léproserie y était rattachée. Les deux édifices étaient placés sous la protection de Saint Jacques et Saint Lubin et fondés au 8e siècle peut-être par les moines du Valasse. Après l’éradication de la lèpre, la chapelle a été détruite en 1630.
Les Groseilliers
Le manoir des Groseilliers a été édifié en lieu et place d’un ancien logis féodal dont les écrits remontent au 13e siècle.
Une chapelle (Notre Dame de la paix) est citée au 15e siècle au manoir des Groseilliers
L’auberge du Val miellé
On note aussi au 17e siècle la présence d’une auberge au Val miellé. Cette auberge se situait sur la route royale qui rejoignait Le Havre à Fécamp. Une écurie est toujours présente au carrefour de la rue Charles Le Borgne et de la rue de la vallée de misère.
Le village de Tennemare
En 1180 le seigneur de Tennemare ou Tainemarre figure sur les registres de l’Echiquier de Normandie.
L’église de Tennemare sous le vocable de St Nicolas appartenait avant la révolution aux religieux de Graville Sainte Honorine. Elle fut dépossédée en 1801 de son titre paroissial. Après cette époque l’église n’a plus été entretenue et fut démolie en 1840. Un calvaire a été érigé en lieu et place de l’église. Le bois actuel autour de ce calvaire contenait l’église et le cimetière. Dès la fin du 18e siècle naissent les projets de fusion de communes. L’ordonnance du 25 octobre 1826 réunit Tennemare à Ecrainville. Tennemare est alors devenu un hameau d’Ecrainville. L’ancienne mairie de Tennemare se trouve au N° 1673 rue du Presbytère.